C'est toujours un risque d'inviter les 'fidèles" à se retrouver plus tôt qu'à l'habitude pour le rendez-vous dominical...
En cette 104ème année où l'Eglise universelle porte une attention particulière à l'accueil du Migrant, du différent, c'est le choix qu'avait fait notre doyenné avec son conseil, la commission Jeunes, la catéchèse, les animateurs liturgiques, EAP, équipe-relais et bien d'autres encore.
Alors à l'heure dite des retrouvailles, il manquait bon nombre de fidèles, certes.....
Mais quelle joie de constater que plus d'une centaine d'enfants étaient présents à la Maison Paroissiale pour un temps à leur portée (témoignages de jeunes touchés par la migration puis réalisation et mise en oeuvre d'outils utilisés au cours de la célébration de doyenné qui a suivi en l'église St Michel de Somain.
Mais quel plaisir de découvrir que dans l'église, dès 9 h 00, avec un café de bienvenue, il y avait nombre de visages nouveaux, colorés, parfois costumés.
Déjà le ton de la mobilisation était donné. Les organisateurs avaient atteint la cible !
Tout le temps qui a suivi n'était que marche initiatique dans les pas de ceux qui "trinquent" et continuent de "morfller" :
Témoignages d'expériences, de déracinements, de souvenirs douloureux ;
Sensibilisation aux faits que ce sont l'histoire d'aujourd'hui et qu'il y a encore en 2018 du sang qui coule ;
Célébration haute en couleurs où les fleurs cotoyaient les drapeaux ;
Un peuple de toutes races, de toutes nations, s'impliquant dans la liturgie alors que (ouf...) bon nombre de "fidèles" avaient rejoint pour la célébration eucharistique !
Un NOTRE PERE récité en une petite vingtaine de langues !.... ça a pris du temps, certes, mais c'était pour petits et grands dans un silence assourdissant.
Il semble que certains aient fait remarqué la durée légèrement plus longue de la liturgie.
Peut-être suffit-il de répondre que l'universalité, l'humanité étaiient bien présentes ce matin et qu'il aurait été incompréhensible de ne pas les laisser transpirer.
Peut-être que pour ceux là leur univers se limite au bout de leur jardin grillagé, muré, selon les bornes d'un géomètre civilisé et normé.
Mais nul doute, au vu de ce qui a été exprimé, entendu, donné à voir, que l'Esprit est déjà à l'oeuvre chez eux pour les aider à s'ouvrir davantage (comme les fleurs...), à découvrir les drapeaux pas seulement comme des morceaux de tissu que parfois on brûle mais surtout comme le repère et la mémoire de tant de nos contemporains.
L'an prochain, notre bon pape François a annoncé que cet anniversaire annuel avec nos frères touchés par le déracinement se déroulerait désormais en septembre....
Espérons que la mobilisation sera semblable ! Quand on veut, on peut.....
Photos = AL. Delahaye / MT et JF Gros / Th. Rudent.