VENDREDI 10 AVRIL

Le père Joseph N nous propose ce jour une "Balade intempestive dans le récit de la passion de Jésus Christ selon st Jean." RETROUVEZ AUSSI DES JEUX ET BD POUR LES ENFANTS

VENDREDI SAINT

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Balade intempestive dans le récit de la passion de Jésus Christ selon st Jean.

Pour la méditation de ce vendredi saint j’ai lu à 3 reprises dans Prions en Eglise la passion ; la 1er fois en silence, la 2em fois à voix haute en y mettant les intonations, la 3em fois avec un stabylo. J’ai pointé quelques phrases qui ont tilté dans mon cœur. Que j’ai fait résonner dans l’actualité.

La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ?

J’avoue que j’ai eu la nausée de chaines de prières insistantes pour que Dieu éradique le virus et j’ai même pensé que c’est un blasphème et un manque de confiance dans le Dieu dont Jésus nous a révélé qu’il était Père, un Père qui prend soin de ses enfants, de tous ses enfants, les bons et les méchants. Dieu n’envoie pas de virus, mais il fait confiance aux hommes pour que la vie triomphe. Assez de rabâchage. Prie et vis.

Hommes de peu de foi répond Jésus à ses disciples apeurés dans le fond de la barque. Dans le jardin de Gethsémani Jésus lui-même a fait l’expérience du silence de Dieu lorsqu’il lui a demandé d’éloigner le calice.

La coupe que recevra Jésus aura le gout des cœurs endurcis des prêtres scribes pharisiens, de la trahison des Judas, de la lâcheté des Pilate, de Pierre et des uns et des autres, mais de la fidélité des Maries et du Père.

Ils le ligotèrent.

C’était pas la peine, Pas de risques qu’il se sauve le Jésus. Il a toujours fait ce qu’il avait à faire, quoique cela lui est arrivé de se cacher, mais c’était en attendant le moment propice pour s’expliquer.

Confinés dans nos maisons nous sommes ligotés en attendant le moment propice où le danger sera écarté pour que nos poignés de main et nos embrassades ne transmettent plus la mort malgré nous.

Même l’Eglise se plie aux consignes des autorités et voilà nos paroissiens privés de messe et de sacrements. Heureusement il y a la télé, Internet et l’ingéniosité de beaucoup de prêtres pour filmer leur célé. Même papa Francesco s’y est mis à célébrer seul, mais relié à la multitude par les liens de la toile et des ondes.

Pardon, mais Celui qui est ligoté ben c’est aussi Jésus lui-même dans le tabernacle enfermé pour ne pas gaspiller les hosties consacrées en surnombre, alors que Sa présence doit être dans mon cœur. « Celui qui m’aime, mon Père et moi nous viendrons faire notre demeure chez lui ». Si vraiment je, nous prenions au sérieux cette parole de Jésus, alors il n’y aurait plus besoin de tabernacle pour enfermer la Communion ; elle serait entre nous. Nous serions communion les uns pour les autres.

Pourquoi me frappes-tu ?

« Je m’accroche » m‘a répondu au téléphone cette maman hospitalisée pour le covid 19 à l’hôpital de Denain. Tout est dit …s’accrocher à la vie, à l’amour des siens, peut être à Dieu même si on ne comprend pas. Point barre !

Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’aurais reçu d’en haut

Il est puissant Jésus. C’est un homme libre. Il a les moyens de s’en sortir autrement, mais il accepte son humanité. Il n’a pas fait semblant d’être un homme ; l’incarnation ce n’est pas du pipeau.

Celui qui m’a livré porte un péché plus grand

Pauvre Judas il en fallait un et c’était tombé sur toi… ç’aurait pu être Zachée ou Levi ou … moi

Aujourd’hui nous portons aux nues des infirmiers et des toubibs qui, il y a peu de temps, se faisaient gazer car ils défendaient leurs conditions de travail et la capacité d’accueil d’urgence dans les hôpitaux.

Il semble manquer 20000 lits en comparaison de l’Allemagne. Bien sur c’est pas la faute à Macron ... seul. Comme les autres il a sa part de responsabilité. Cela fait des décennies que dure cette maltraitance des hôpitaux et de son personnel. Le péché c’est aussi lorsque l’intérêt général du service public est sacrifié au profit de l’aveugle rentabilité financière. Tant pis je l’ai dit.

Femme voici ton fils …voici ta mère

Les apôtres se sont barrés il reste la maman Marie, quelques femmes et le disciple que Jésus aimait. Merci à toi, disciple que Jésus aimait, d’avoir sauvé l’honneur des mecs. Pourquoi il n’y a pas d’évangile écrit au féminin ? Elles en auraient des choses à dire. Rien qu’à lire les évangiles, non reconnues par l’Eglise …

Lorsque des gens me confient des situations compliquées l’italien que je suis va dans une église, fait le signe de croix dit bonjour à Jésus dans le tabernacle, allume une bougie, dit un je vous salue Marie … et sort avec la certitude qu’elle fera son boulot de Maman du ciel. En termes de foi populaire, le curé n’est pas meilleur que les autres.

J’ai soif.

La dernière parole de Jésus prononcée sur la croix dans l’évangile de Jean est à première vue d’une banalité. C’est normal qu’il ait soif. Depuis jeudi soir Jésus la seule chose qu’il a bu ce sont les paroles de mépris de son peuple et des ses chefs, les paroles d’humiliations et les coups des soldats romains. En prime il a reçu insultes et crachats. Le plus pesant quand même c’est le silence de son Père, pas Joseph, on ne sait pas ce qu’il est devenu, mais son Père du Ciel ; Celui qui lui a dit au sortir du Baptême « Tu es mon fils bien aimé en qui j’ai mis tout mon amour ».

Il n’est pas le seul mais il a quand même dégusté dans la chair. Il n’a pas fait semblant d’être homme.

« J’ai soif » fait écho à la rencontre de Jésus avec la Samaritaine autour du puits. Quelle chance elle eu de le rencontrer et, comme c’était une pipelette, elle a contaminé le village avec les paroles de Jésus. Non pas à cause de ce qu’elle a dit, mais parce qu’ils l’ont rencontré ensuite et qu’ils l’ont cru.

Moi aussi Jésus j’ai soif de ta rencontre. J’ai soif que ton nom soit connu du plus grand nombre. J’ai soif que les gens T’accueillent dans leur cœur et que sur ta Parole ils libèrent les énergies d’amour dont tu nous rends capables.

J’ai soif de t’aimer en vérité.

En ce vendredi saint il est temps d’arrêter ma ballade intempestive, de me taire et dans le silence de ta passion de m’accrocher à Toi. Vers qui d’autre j’irai ?

Joseph


" Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. "

Passion de Jésus Christ selon St Jean

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** PRIERE DE SAINT ANSELME**

 

C'est Toi, Seigneur,

Qui as souffert la mort

Pour que je vive !

 

Comment pourrai-je me réjouir

de ma liberté,

si je la dois à tes liens ?

 

C'est Toi, Seigneur,

Qui as souffert la mort

Pour que je vive !

 

Comment pourrai-je me féliciter

de mon Salut,

s'il m'est acheté par ta souffrance ?

 

C'est Toi, Seigneur,

Qui as souffert la mort

Pour que je vive !

 

Seigneur, Tu n'as souffert

que parce que Tu l'as voulu,

par amour et miséricorde.

 

C'est Toi, Seigneur,

Qui as souffert la mort

Pour que je vive !

 

Anselme de Cantorbéry

ET POUR FINIR UN CHANT POUR NOUS AIDER A MEDITER : découvrez le ci dessous...

 

Article publié par Doyenné du denaisis • Publié le Vendredi 10 avril 2020 • 1872 visites

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